Guy Mapoko a tenu sa promesse de profaner de sa musique endiablée l’institut français de Cotonou. C’est fait. Le chanteur et promoteur du Rockafrica, telle une fauve, en quête de sensations fortes, a jeté son dévolu sur un public surexcité et l’a tenu en haleine pendant plus de deux heures d’horloge.
Ancien sociétaire du groupe, «Les frères Koudakoll», métamorphosé en prophète de la musique blues and rock, et aujourd’hui promoteur du concept musical, Rockafrica, Guy Mapoko a donné la preuve de tout le bien que l’on pense de lui sur scène.
De retour de Montréal où il réside depuis quelques années, Guy Mapoko a proposé au public de l’institut français quelques best of de son large répertoire musical avec un focus sur certains morceaux de son tout nouvel album dénommé «Pardon». Le culte a vite fait de tourner à la dérive. Le célébrant tout en rage a pris d’assaut la scène qui visiblement semblait trop exigüe pour contenir sa fougue.
Dans un élan embrasé, l’hôte de l’Institut français jette son dévolu sur le public et devient incontrôlable avec l’accélération de la cadence musicale distillée par la jeune élite du groupe Ambo du Sanctuary. Ce fut une très belle fête de la musique à Cotonou aux couleurs du Rockafrica.
Muni d'un piano baladeur, l’artiste à la voix tonitruante épate et hypnotise le public par sa grande technicité, sa puissance, son sens du groove et son influence sur le public visiblement déjà acquis.
Il se distingue également par ses gigantesques setups comportant entre autres de nombreuses cymbales superposées et des percussions accordées qui lui permettent d’exhiber un jeu de virtuose d’une grande finesse.
Guy Mapoko en concert à l'Institut français de Cotonou
Son style est caractérisé par une grande virtuosité, des qualités de show-man indéniables et l’utilisation de percussions rarement utilisées auparavant dans la musique rock.
À la fois musicien multi-instrumentiste, arrangeur, auteur-compositeur et chanteur, Guy Mapoko est un artiste à la carrière solo indéniablement prolifique. Il enchaine les morceaux à une cadence infernale, le tout avec une efficacité toujours redoutable.
Il se donne à fond, enchaîne les tubes, transpire à grosses gouttes. Au milieu du spectacle, dans un fracas assourdissant de batteries et de guitares électriques il perd le contrôle et se lance dans le public. Aucun endroit n’est épargné par la fougue de ce jeune artiste pétillant de vigueur et faisant montre d’une virilité sans nulle autre pareille.
Guy Mapoko en concert à l'Institut français de Cotonou