Rencontrer, les anciens immigrés de l'Allemagne revenus chez eux à Djougou bon gré mal gré, faire le constat de leur reconstruction, de leur réinsertion, c'est le motif du déplacement de mon compagnon allemand. Et c'est le but de ce voyage qui nous conduit au portail du palais de Kpétoni Koda VI. En 48 heures, aidés par une organisation non gouvernementale spécialisée intervenant dans le domaine depuis 2015, nous avons réalisé 5 entretiens d'une durée chacune d'au moins 45 minutes.
Des entretiens révélateurs d'une intimité quasi empirique, presque maladive entre les Djouguois et l'Allemagne. Expulsés, rapatriés ou revenus volontairement, tous ont articulé le même discours ponctué de nostalgie et de regret. Regret d'un retour que tous n'ont pas choisi mais qui a la même résonance : l'envie de repartir. " Je suis né pour vivre en Allemagne " dira cet ancien célèbre joueur de l'équipe phare de la localité.
"Je dois mourir là-bas" va ajouter un autre regard rêveur.