Ali Bongo a-t-il besoin d’une reconnaissance de Paris pour se sentir entièrement président élu du Gabon ? La réponse apparaît bien affirmative. Une polémique née autour d’une petite missive montre bien que l’héritier du trône de feu Oumar Bongo Ondimba était impatiemment en attente de la validation de sa réélection depuis Paris. Dans un message adressé à Ali Bongo et au peuple gabonais, la présidence française a pris le soin d’employé diplomatiquement la formule « Monsieur le Président » et cela a suffi pour que le pouvoir de Libreville se mette en extase. « Monsieur le Président, à l’occasion de la fête nationale de la République gabonaise, j’ai le plaisir de vous adresser à vous-même ainsi qu’à l’ensemble de vos compatriotes, mes sincères félicitations », ont écrit les services de l’Elysée qui ont précisé à Rfi que le message en question n’était qu’« un simple courrier traditionnel classique pour la fête nationale ». Cette rectification apportée dissipe tout doute sur la position du président Macron qui, pendant la campagne présidentielle française, avait savoir que l’« élection de Monsieur Ali Bongo est pleine d’incertitudes et d’inconnus » et qu’il ne saurait avoir un jugement tranché à ce propos.
La légitimité est gabonaise
A la faveur de la polémique créée de toute pièce pour obtenir une hypothétique reconnaissance de Paris, il serait utile de rappeler que l’Etat gabonais est souverain en dépit du fait d’avoir été une ancienne colonie française d’Afrique. La légitimité recherchée par le régime ABO est d’abord gabonaise. Il n’appartient qu’aux Gabonais de valider le choix de celui qui dirige leur pays avant que toute autre institution où Etat, fut-il la France ne fasse la démarche diplomatique de félicitation de l’élu. Faudrait-il rappeler à Ali Bongo et ses sbires, il est révolu, le temps où la France dicte son choix dans ses anciennes colonies.