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Bénin-Législatives 2019 : Houngbédji et Talon en désaccord sur les doublons

Bénin-Législatives 2019 : Houngbédji et Talon en désaccord sur les doublons

Lors des échanges entre le Président Patrice Talon et la classe politique mercredi 06 mars à la présidence de la République sur les obstacles au bon déroulement du processus électoral pour les législatives 2019, il y a eu un désaccord entre le Chef de l’Etat et le chef du parlement sur le cas des doublons.

Lors des échanges entre le Président Patrice Talon et la classe politique mercredi 06 mars à la présidence de la République sur les obstacles au bon déroulement du processus électoral pour les législatives 2019, il y a eu un désaccord entre le Chef de l’Etat et le chef du parlement sur le cas des doublons.

patrice-talon-adrien-houngbedji Patrice Talon (en casquette) et Adrien Houngbédji

Une pomme de discorde entre Talon et Houngbédji. Le Chef de l’Etat et le président de l’Assemblée nationale n’ont pas la même lecture du traitement à réserver aux partis politiques en cas de doublon où une personne se retrouve sur deux listes différentes au moment des déclarations de candidature pour les législatives au Bénin.

A l’origine de ce désaccord, la situation qui a prévalu entre le PRD de Houngbédji et MOELE-BENIN de Jacques Ayadji qui ont eu des doublons sur les leurs listes déposées à la CENA, occasionnant le rejet de leurs dossiers. « Lorsque des potentiels candidats vous apportent des pièces falsifiées ou fausses, la loi ne dit rien sur ces cas par exemple. Je pense qu’il faut absoudre ce parti qui n’a pas les moyens de vérifier les pièces qui lui sont parvenues », a suggéré Adrien Houngbédji pour qui,  « dans ce cas, il faut poursuivre l’intéressé pour éviter que le parti soit à la merci de n’importe quel voyou ».  A cela, répond le Président Patrice Talon, « Monsieur le président, je ne voudrais pas vous couper mais je ne souhaiterais pas que vous alliez plus loin dans cette présentation des choses. Parce que les partis politiques ne peuvent pas aligner des voyous sur leurs listes. Je ne peux pas accepter que des partis politiques envoient au parlement des voyous ». Aussi, appuie le Chef de l’Etat,  « vous avez l’obligation de veiller à cela. Sinon vous porterez le chapeau des voyous que vous envoyez au Parlement ».

En réplique, Me Adrien Houngbédji attire l’attention de Patrice Talon sur la conséquence qui en découlerait. « Dans ce cas beaucoup de chefs de partis risquent de se faire poursuivre. On n’a pas les moyens de tout contrôler. On a des candidats de tous les 4 points cardinaux du pays ». Cet argument ne suffit pas aux yeux du Président de la République. « C’est pour cela que nous voudrions que les partis aient les membres fondateurs de leurs partis dans les communes », contredit Talon pour qui, « il faut poursuivre les responsables des partis au même titre que ces membres indélicats ».

A l’idée d’une poursuite contre les chefs de partis, le patron du PRD pense qu’il se laisserait poursuivre volontiers. « Si c’est le cas, monsieur le Président de la République, vous allez me poursuivre bientôt pour faux et usage de faux », a rétorqué Me Adrien Houngbédji, pas du tout d’accord avec le Président Talon sur son point de vue. Le Chef de l’Etat pousse le bouchon un peu loin et demande à Houngbédji s’il est « normal, qu’il ait dans le dossier du PRD des documents falsifiés ? ». La réponse de son partenaire politique est sans équivoque. « L’administration du PRD n’est pas encore organisée ni numérisée à ce niveau de sécurisation ». Cette réponse sort de l’entendement  pour le Président Talon : « Je préfère ne pas entendre cela. Que le PRD ait des documents falsifiés. Je préfère n’avoir pas entendu cela ».