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Bénin/Législatives 2019: détails des reproches de la CENA aux listes rejetées

Bénin/Législatives 2019: détails des reproches de la CENA aux listes rejetées

Les  raisons du rejet des listes PRD, MOELLE-Bénin, FCDB, UDBN et USL par la Commission électorale nationale autonome (Cena).

Les  raisons du rejet des listes PRD, MOELLE-Bénin, FCDB, UDBN et USL par la Commission électorale nationale autonome (Cena).

emmanuel tiando Emmanuel Tiando, président de la CENA

 

Sur les 7 listes qui se sont fait enregistrer par la Commission électorale nationale autonome (Cena) pour participer aux élections législatives d’avril 2019, seules  deux ont été validées. Selon le bureau de la commission électorale, Seulement l’Union progressiste et le Bloc Républicain ont satisfait aux exigences  du code électoral en matière de déclaration de candidatures pour les législatives. Les partis dont les listes ont été rejetées sont le Prd, Fcdb, Moelle-Bénin, Udbn et Usl.

Des sources concordantes rapportent qu’au Prd, il est reproché entre autre, la présentation d’un candidat sans son consentement, la non légalisation du certificat de nationalité d’un candidat, la présentation du bulletin N°2 au lieu du bulletin N°3 du casier judiciaire et les doublons de candidatures. Dans une correspondance Moelle-Bénin, consultée par Banouto, la CENA lui reproche l’absence de procurations dans la déclaration de candidatures et le doublons de candidatures. 03 candidats présentés par le parti se retrouvent également sur la liste du PRD. Côté Fcdb, il y a l’absence de quitus fiscal pour plusieurs candidats et la non signature de la déclaration de candidature par tous les candidats. Udbn et Usl ont en commun l’absence du certificat de conformité à la nouvelle charte des partis politiques. Mais l’Udbn se particularise par la production  de la photocopie couleur d’un chèque au trésor en lieu et place « d’une quittance en bonne et due forme» comme preuve du versement du cautionnement de 249 millions au trésor. Quant à l’Usl, la Cena lui reproche, en plus du défaut de certificat de conformité la présence de candidats d’autres listes sur  la sienne.

Vérification minutieuse

 Aux termes de l’article 46 du code électoral, après le dépôt d’une déclaration de candidature, «un récépissé provisoire comportant un numéro d’enregistrement est immédiatement délivré au déclarant». Plus loin, l’article poursuit que «le récépissé définitif est délivré par la Commission électorale nationale autonome (CENA) après vérification de la conformité des pièces et contrôle de la recevabilité de la candidature.» L’article 47 poursuit que «le rejet d’une candidature ou d’une liste de candidatures doit être motivée.»

L’Assemblée nationale du Bénin comptant 83 sièges, la déclaration de candidature contient la liste de 83 titulaires de poste et des suppléants. Ce qui donne 166 noms de candidats par liste. Nos sources indiquent que sous la supervision des commissaires, les cadres de la CENA ont procédé à une «vérification minutieuse et impartiale» des pièces de près de 1000 candidats. «A la Cena, nous connaissons le niveau de compétence et de crédibilité, de transparence de cette institution depuis des temps», témoignait  le président Patrice Talon, le 06 mars 2019, lors de sa rencontre avec la classe politique sur l’impasse électorale. «Je pense que la CENA a bien raison car il y a doublon dans la 4e circonscription électorale entre MOELE et PRD», reconnaissait d’ailleurs Jacques Ayadji, président de Moelle-Bénin à la même occasion. Mais sur le second motif, il contredit la Commission électorale. «Nous battons en brèche le motif de manque de procuration évoqué par la CENA. Nous avons fait des recours. Mais si on n’a pas raison, on prendra sportivement le verdict car il y aura des élections après 2019», contre-attaque-t-il.

Adrien Houngbédji, président du Prd admet qu’il peut y avoir des défaillances, dues notamment à la mauvaise foi de certains candidats. «Lorsque des potentiels candidats vous apportent des pièces falsifiées ou fausses, la loi ne dit rien sur ces cas par exemple. Je pense qu’il faut absoudre ce parti qui n’a pas les moyens de vérifier les pièces qui lui sont parvenues. Dans ce cas, il faut poursuivre l’intéressé pour éviter que le parti soit à la merci de n’importe quel voyou», recommande le chef du parlement. «N’oublions pas que nous allons aux premières élections après les réformes. Je suis sûr que tous les partis ont voulu se conformer aux lois. Malheureusement, il y a eu beaucoup de couacs administratifs et organisationnels », relève Akadiri du Prd, comme pour ressortir la nuance entre la pertinence des réformes du système partisan/code électoral et les difficultés de leur mise en œuvre.