Professeur Joël Aïvo propose des voies de sortie de crise au président Talon

Comment sortir de la crise politique qui secoue le Bénin depuis le 28 avril 2019, date de la tenue des élections législatives ? Professeur Joël Aïvo a bien sa petite idée sur la question. Dans une interview publiée par le journal La Croix du Bénin dans sa parution de cette semaine, le président de l’Association béninoise de droit constitutionnel a déclaré que le Bénin a « une chance extraordinaire ». Car, a indiqué Professeur Joël Aïvo, « le pays n 'a pas encore basculé dans le chaos », bien que divisé.

Parlant de la résolution à proprement dit de la crise politique, Joël Aïvo pense que « nous devons nous inspirer de ce qui a fait le génie de notre pays au moment où il était au bord du précipice », à savoir le dialogue. « Nous n’avons aucune autre perspective, en dehors du dialogue et du consensus. Nous sommes alors condamnés à nous ressourcer et à nous remémorer du mémorable « plus jamais ça » de la Conférence nationale », estime le Professeur titulaire de droit constitutionnel.

Dans le cadre de dialogue qu’il juge indispensable, Joël Aïvo pense que les autorités béninoises ont un grand rôle à jouer. « La responsabilité du Gouvernement de travailler à réinstaurer dans le pays un climat de paix et de confiance », a fait savoir le président de l’ABDC. Cela passe, entre autres, par le retour des exilés, la libération des détenus politiques. Pour parvenir à cette fin, Joël Aïvo fait savoir que « le Gouvernement doit trouver dans le pays les personnes dont les voix sont crédibles, par exemple s’appuyer sur le clergé catholique pour ressouder le pays ».

Difficile mais pas impossible

Le Professeur titulaire de droit sait que dialogue qu’il propose s’annonce difficile mais il est très optimiste. « Si nous avons été capables de trouver la voie pacifique de nous parler entre 1989 et 1990, je ne vois aucune raison pour que nous ne soyons pas capables aujourd’hui de nous asseoir pour nous parler », déclare-t-il.

S’agissant de la période de la tenue de ce dialogue, Joël Aïvo confie que cela dépend de la volonté de l’Exécutif béninois. « Si le Gouvernement le veut, on le fera dès demain », a déclaré l’ex-doyen de la Faculté de droit et de sciences politiques de l’Université d’Abomey-Calavi avant d’ajouter : « Mais s’il ne se décide pas à le faire toute suite, nous perdrons du temps. Ce qui est sûr, on finira par le faire, tôt ou tard, car le pays ne jettera pas ses enfants contraints à l’exil ou mis en prison ».