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Bénin/Lutte anticorruption : Joël Atayi-Guèdègbé invite les députés à déclarer leurs biens

Bénin/Lutte anticorruption : Joël Atayi-Guèdègbé invite les députés à déclarer leurs biens

Les députés de la huitième législature sont invités à faire la déclaration de leur patrimoine, conformément à la loi portant lutte contre la corruption au Bénin. Joël Atayi-Guèdègbé, expert en gouvernance, le leur a rappelé ce dimanche 9 juin 2017, au cours de l’émission ‘’90 minutes pour convaincre’’ de la radio nationale.

Les députés de la huitième législature sont invités à faire la déclaration de leur patrimoine, conformément à la loi portant lutte contre la corruption au Bénin. Joël Atayi-Guèdègbé, expert en gouvernance, le leur a rappelé ce dimanche 9 juin 2017, au cours de l’émission ‘’90 minutes pour convaincre’’ de la radio nationale.

joel-atayi-guedegbe-expert-en-gouvernance Joël Atayi-Guèdègbé, expert en gouvrenance

La loi N° 2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin en fait obligation à toutes les hautes personnalités et hauts fonctionnaires de l’Etat de faire la déclaration de leur patrimoine, à la prise et à la fin de service. « Ces dispositions s’étendent également aux personnalités élues à un mandat public et à tout agent public de l’Etat dont l’acte de nomination en fait obligation », stipule l’article 3 de cette loi, en son alinéa 2.

Mais, depuis leur installation le 16 mai 2019, plusieurs députés de la 8e législature n’ont pas encore déclaré leurs biens à la Cour suprême. Invité sur l’émission ‘’90 minutes pour convaincre’’ de la radio nationale, l’expert en gouvernance, Joël Atayi-Guèdègbé, leur a rappelé cette obligation. Conformément à la loi, a relèvé l’expert et acteur de la société civile, les parlementaires devraient avoir rempli cette obligation dans un délai de 15 jours, après leur installation. C’est pourquoi il a invité un de ses co-débateurs sur l’émission, Aboudoulaye Gounou, député de la huitième législature, à être « l’interprète de la société civile » auprès de ses collègues, en vue du respect de cette disposition de la loi 2011-20.

« La loi doit être contraignante »

En réponse à son co-débateur, le député Aboudoulaye Gounou a rassuré que les membres de la huitième législature vont se conformer à la loi. Selon le parlementaire, ses collègues et lui ne trouvent aucun inconvénient à le faire. Toutefois, il souhaiterait que la société civile pense à une relecture de ladite loi. « La loi doit être contraignante parce qu’en l’état elle ne l’est pas », a souligné l’élu.

Pour le député, on devrait également revoir les personnes concernées par cette disposition. Il faut qu’on redéfinisse, suggère-t-il, les catégories de personnalités et fonctionnaires de l’Etat concernés. « Lorsqu’on prend un chef quartier qui n’a que trois chemises pour sortir, est-ce ces chemises qu’il doit déclarer ? », a-t-il interrogé.

A en croire Aboudoulaye Gounou, la loi doit être revue également au niveau du législatif, parce ce que les députés ne « gèrent rien ». En dehors du bureau de l’Assemblée nationale, fait-il savoir, les autres parlementaires ne sont pas dans la gestion des fonds.

Quelques jours après l’installation de la huitième législature, Jean-Baptiste Elias, président de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (ANLC) avait adressé une correspondance au député Louis Vlavonou, président du nouveau parlement, en ce sens. Il a rappelé au parlementaire et à ses collègues leur obligation vis-à-vis de la loi N° 2011-20 du 12 octobre 2011.