Commencée en 2003 au Bénin, la décentralisation a pour but de rapprocher l’administration des administrés. Un processus qui implique une participation inclusive du citoyen à la gestion publique. Mais 15 ans après, à Cotonou, il est encore difficile de parler de contrôle citoyen parce qu’il manque une synergie entre les organisations de la société civile (OSC), les populations et les élus locaux et municipaux.
Même s’il se défend avec une tentative infructueuse de collaboration avec l’administration Gnonlonfoun pour asseoir un climat de confiance pour la veille citoyenne, le Cadre de Concertation des OSC de Cotonou (CC. OSC. Cotonou) a un problème de dynamisme et est également confronté à un vide juridique.
Aux prises sur la question de la veille citoyenne, l’administration du maire intérimaire de Cotonou Isidore Gnonlonfoun et les organisations de la société civile devant scruter la gouvernance locale s’embrouillent à la recherche de collaboration.
Alors que les responsables du Cadre de Concertation des Organisations de la Société Civile de Cotonou justifient leur passivité notoire par une crainte de représailles, des acteurs politiques et observateurs trouvent qu’ils ne font pas bien le job de la veille citoyenne. Nouvelle étape d’une enquête sur les gendarmes de la société civile cotonoise.
A Cotonou, les organisations de la société civile engagées dans la veille citoyenne sont restées de marbre sur le cas de l’ex-maire Léhady Soglo aujourd’hui en exil en France. Au cadre de concertation des OSC de Cotonou, on trouve des explications à la défaillance du système d’alerte local.
A quelques jours de la célébration du 57e anniversaire de l’indépendance du Bénin à Cotonou, le maire de la ville a été suspendu pour fautes lourdes et révoqué après par le conseil des ministres le 2 août 2017. Avant ces décisions gouvernementales, la société civile devant assurer la veille citoyenne, n’avait nullement alerté l’opinion sur des faits de mal gouvernance dans la ville de Cotonou.
Dans les autres communes du Bénin, les Cellules de Participation Citoyenne (Cpc) portées par Alcrer et Social Watch offrent, en théorie, aux populations, un cadre de veille citoyenne locale. A Cotonou, capitale économique du Bénin, le contrôle citoyen de l’action publique est une autre histoire.
Le contrôle citoyen de l’action publique au Bénin connaît plusieurs obstacles au niveau décentralisé. Les populations montrent peu d’intérêt pour la veille citoyenne. Les acteurs politiques sont hostiles à cette veille. Les organisations de la société civiles (OSC) peinent à accomplir effectivement leur mission sur ce plan. Il y a désormais necessité de (re) mettre chaque partie face à ses responsabilités.
Malgré la multitude des organisations de la société civile, la veille citoyenne au Bénin a du plomb dans l’aile. L’un des obstacles à son efficacité : la perception qu’ont les hommes politiques des acteurs de la société civile.
Question épineuse dans la veille citoyenne au plus haut niveau de l’Etat, les marchés publics attisent également les appétits au niveau des communes. Expert en décentralisation, Franck Kinninvo dévoile dans cette interview à nous accordée dans le cadre d’une enquête sur la commune d’Abomey-Calavi, les manœuvres insoupçonnables dans la gestion des marchés publics communaux au Bénin.