Vue de quelques participants à la caravane ouest-africaine

L’édition 2018 de la caravane ouest-africaine africaine ''Droits à la terre, à l’eau et à l’agroécologie paysanne : une lutte commune'' est désormais dans l’histoire. Lancée le 10 novembre, la caravane initiée par la Convergence globale des luttes pour la terre et l'eau, ouest-africaine (CGLTE-OA) a pris fin à Cotonou le 30 novembre dernier. Avant l’ultime acte de cette édition 2018, les caravaniers ont remis le livre vert au président béninois, Patrice Talon, par l’entremise du représentant du ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche.

Le livre vert, selon Massa Koné, porte-parole de la Convergence globale, comporte trois parties. La première partie, a expliqué le porte-parole de la Convergence, présente le contexte et la situation actuelle des paysans en Afrique de l’Ouest. La seconde partie du livre vert évoque les alternatives aux pratiques actuelles de production qui impactent négativement la nature et les populations. Il s’agit notamment des alternatives qui passent par l’agroécologie paysanne, la conversation des semences, une bonne politique foncière, la reconnaissance des droits des communautés. La dernière partie du livre fait le point des propositions de recommandations. Les paysans ouest-africains, à travers cette remise, attendent du président béninois qu’il transmettre le livre vert à ses pairs de la sous-région afin que ceux-ci soient informés de leurs difficultés et leurs propositions de solution.

Non aux pillages des ressources

La caravane est partie de Kankan en Guinée. Avant l’étape de Cotonou, la caravane a traversé la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo. Le long du trajet, les caravaniers ont dit non aux pillages des ressources, notamment des terres, de l’eau et des semences.

En Côte d’Ivoire, les caravaniers ont pris connaissance d’un cas d’accaparement de terre. Il s’agit du cas de Famienkro où les villageois se sont vus retirer, selon les explications de Sinan Ouattara, par les multinationales avec l’aide de l’Etat ivoirien plus de 15 000 hectares. Ce bras de fer entre l’Etat et les populations qui durent depuis bientôt une décennie a été mis sous forme de film et diffusé à Aboisso lors de la caravane.

Intitulé « Terre sans maître », la diffusion de ce film une occasion pour Sinan Ouattara et tous les villageois de Famienkro d’attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la situation qu’ils vivent, situation pour laquelle plusieurs habitants de cette localité ont été emprisonnés et d’autres tués lors de manifestation. Une bien triste situation que Sinan Ouattara et les siens veulent voir rapidement conjuguée au passé.