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Prostitution au Bénin: «les mineures offertes aux clients importants» (5/11)

Prostitution au Bénin: «les mineures offertes aux clients importants» (5/11)

Spécialiste de Santé de reproduction des adolescents et des jeunes (SRAJ), Lookman Tidjani a déjà parcouru des maisons closes, des écoles, des clubs de danse à nu où il a découvert des filles mineures actives dans la prostitution. Bien informé des circuits de proxénétisme au Bénin, il parle à Banouto du problème de la prostitution juvénile dans une interview consacrée à la thématique que développent 11 médias africains du programme NAILA de CFI. Ses informations sont tout simplement saisissantes. 

Spécialiste de Santé de reproduction des adolescents et des jeunes (SRAJ), Lookman Tidjani a déjà parcouru des maisons closes, des écoles, des clubs de danse à nu où il a découvert des filles mineures actives dans la prostitution. Bien informé des circuits de proxénétisme au Bénin, il parle à Banouto du problème de la prostitution juvénile dans une interview consacrée à la thématique que développent 11 médias africains du programme NAILA de CFI. Ses informations sont tout simplement saisissantes. 

prostitution juvenile au benin, poignante interview de lookman tidjani Lookman Tidjani, spécialiste de santé de reproduction des adolescents et des jeunes (Sraj) parle avec gravité de la prostitution juvénile au Bénin

 

Il a l’air simple et jovial. Il est d’ailleurs sorti nous chercher quand on avait de la peine à retrouver le bâtiment de son bureau dans les locaux de PSAT-Bénin (Projet d’appui sur le terrain Burkina Faso/Bénin) à Cadjèhoun, non loin de l’aéroport cardinal Bernadin Gantin de Cadjèhoun. Sa sympathie rime bien avec celle de ses collègues de bureau qui n’ont pas trouvé de mal à le laisser à notre disposition pour un entretien d’une vingtaine de minutes. Mais très vite, la jovialité va faire place à la gravité dans le ton lorsqu’on aborde le sujet tout aussi grave, « la prostitution juvénile ».  Amené à parcourir des maisons closes, des écoles, des clubs de danse dans plusieurs villes du Bénin à travers la campagne « un préservatif, une vie » Lookman Tidjani a vu des mineures précocement devenues travailleuses du sexe. Il a été au parfum des réseaux de proxénétisme qui emploient des adolescentes. Pour cet homme connu dans les médias béninois comme un Spécialiste de Santé de reproduction des adolescents et des jeunes (SRAJ), la prostitution juvénile commençait timidement au Bénin en 2014. Cinq ans après, quand Banouto le rencontre autour de cette problématique, il parle d’un drame qui se joue.

M. Tidjani, prostitution juvénile, qu’est-ce que cela vous suggère ?

Lorsqu’on parle de prostitution juvénile, c’est tout ce qu’il y a comme activités d’exploitation subie par des jeunes en âge mineur qui, volontairement ou involontairement, décident d’offrir des services de nature sexuelle en échange de faveur ou d’une rétribution qui peuvent profiter à eux-mêmes ou à une personne tierce.

La prostitution juvénile est-elle une réalité au Bénin ?

Aujourd’hui, des constats ont montré que de plus en plus, des adolescentes et des jeunes s’adonnent à la prostitution quelle que soit leur provenance.

C’est-à-dire, qu’ils viennent du milieu rural ou du milieu urbain, qu’ils soient scolarisés ou non, ils ont de plus en plus cette tendance à aller monnayer des rapports sexuels. C’est vraiment une pratique courante dans notre société aujourd’hui. C’est triste de le dire mais, c’est le cas.

Les mineurs dont vous parlez se situent dans quelle fourchette d’âge pour la plupart et où les trouve-t-on?

Au départ, lorsqu’on parle de prostitution, on retrouve des personnes adultes d’un certain âge.  Mais, quand vous faites le tour sur des axes routiers à partir de certaines heures, vous êtes surpris de voir des mineures qui ont moins de 15 ans s’adonner à cette pratique. Dans des maisons closes, vous voyez des gens qui